A défaut de nous avoir happé, le livre de Lyonel Trouillot, "La belle amour humaine", nous a fait rêver. Hormis deux haïssables Haïtiens, la communauté que forment les villageois d'Anse-à-Fôleur ressemble à l'idée que l'on peut se faire d'un paradis rousseauiste exempt de perversité et de vice... Une société sans opulence où néanmoins la convivialité structure les rapports humains. Tout y est si bien régi, les règles de bonne conduite si bien observées qu'on peut avoir quelques doutes sur la véracité de ce portrait collectif. La micro-société d’Anse-à-Fôleur a en tout cas le mérite de souligner les tares de notre monde dit moderne avec son vacarme incessant et l'indifférence qu'il réserve à ses mourants. Nous avons également aimé le langage imagé de l'auteur.
Il a également été question de :
- "Le quatrième mur" de Sorj Chalandon. Dans les années 80, au Liban, un étudiant engagé pour la cause des Palestiniens se voit confier la mission de monter la pièce "Antigone" de Jean Anouilh à Beyrouth. Tout cela en étant le témoin des massacres de Sabra et Chatila...
- "Conjurer la peur: Sienne, 1338" de Patrick Boucheron. Une monographie à propos d'une peinture murale à Sienne qui représente la société de l'époque. Riche en symboles, cette fresque donne lieu à une sorte d'exégèse de ses détails.
- "La mort est mon métier" de Robert Merle. Dans un registre très différent, une autre monographie qui concerne le commandant des camps d'Auschwitz-Birkenau, présenté comme un industriel du crime. Un livre qui nous questionne sur le mal, sa responsabilité et les dangers de la parfaite obéissance...
- "Une femme fuyant l'annonce" de David Grossman. Sur fond de conflit israélo-palestinien, une femme sait que son fils sera incorporé dans l'armée israélienne. Celui-ci parti pour une mission dangereuse, elle redoute sa mort.