Zola, c'est un style inimitable, des descriptions magistrales mais pas que... Il savait mieux que quiconque s'emparer d'un sujet, en l'occurrence la haute bourgeoisie parisienne sous le 2nd Empire, retracer avec précision l'itinéraire de quelques personnages évoluant dans cette micro-société pour, au final, donner au lecteur une représentation très réaliste de la communauté observée. Cette peinture sociale a une agréable saveur d'exhaustivité...
Une saveur qui ne parvient pas à masquer un arrière-goût bien amer tellement la bassesse règne sans partage dans cette haute-bourgeoisie. Spéculation sans scrupule, cupidité s’accommodant volontiers de malhonnêteté, primauté du paraître sur l’être, relations humaines guidées uniquement par l’intérêt, rien de très avenant dans le monde de la Curée. On ne regardera plus les constructions haussmanniennes de la même manière…
Au rayon des coups de cœur, nous avons parlé de :
- « Zone » de Mathias Enard. 516 pages quasiment sans ponctuation rendent assez pénible la lecture de ce livre. Mais l’ensemble est néanmoins prenant. Sur la ligne ferroviaire Milan-Rome, on y suit les divagations du narrateur, ancien agent secret, qui a été, à ce titre, un témoin privilégié des horreurs du XXème siècle.
- « L’envoûtement de Lily Dahl » de Siri Hustvedt (présenté par une sympathique nouvelle venue, Françoise). Serveuse dans un trou perdu du Minnesota, la jeune Lily vit une une histoire d’amour avec un artiste-peintre. Leur histoire d’amour n’est pas du goût d’un habitant de la petite ville qui surveille et harcèle Lily. L’atmosphère devient angoissante et l’histoire poignante. Tout au long de l’œuvre, l’auteur analyse avec pertinence les sentiments.
- « Le caveau de famille » de Katarina Mazetti. En Suède, une bibliothécaire et un agriculteur servent de protagonistes à une description aussi humoristique que sérieuse des couples et des femmes.
- « Les poêtes morts n’écrivent pas des romans policiers » de Björn Larsson. Toujours en Suède, une enquête policière après la mort d’un écrivain donne le cadre d’une réflexion sur l’écriture, la pureté de la poésie et les impératifs commerciaux de l’industrie du livre.
- « La rue des Syriens » de Raphaël Confiant. A la fin du XIXème siècle, quittant leur pays frappé de sécheresse, un flux de migrants syriens prennent la route de l’Amérique et s’arrêtent aux Caraïbes. L’un de ceux-là, le jeune Wadi débarque en Martinique. Au gré de ses rencontres, l’auteur décrit l’ambiance cosmopolite de l’île au XIXème.