Sans le cercle de lecture, nous ne serions sans doute pas allés au bout de « Bouvard et Pécuchet ». L’aspect rébarbatif de ce catalogue des savoirs scientifiques nous aurait vraisemblablement rebuté. Néanmoins, une fois le livre refermé, l’impression n’est pas si négative. Quelques enseignements en ressortent…. Bouvard et Pécuchet n’apparaissent pas aussi inintéressants que ce qu’annonçait le titre initialement choisi par Flaubert (« les deux cloportes »). Le portait que l’auteur fait d’eux n’a certes rien de flatteur. Pas très malins, malheureux dans toutes leurs entreprises, les deux protagonistes se couvrent le plus souvent de ridicule. Mais, au fil des pages, sans être transfigurés, ils évoluent et gagnent en sagesse. De leurs différentes expériences, ils en retirent un certain scepticisme sur la connaissance et les croyances. La morale est d’ailleurs assez pessimiste sur la valeur ajoutée que peut apporter la science à l’humanité…
Par la suite, nous avons parlé de :
- « Immortelle randonnée » de Jean-Christophe Rufin, récit du chemin de Saint Jacques de Compostelle. L’académicien, randonneur pour la circonstance, décrit, à travers ses rencontres, le chemin, ses spécificités et les attentes très différentes de ceux qui le parcourent… Très agréables à lire.
- « Cinq ciels » de Ron Carlson. La rencontre de personnalités bien affirmées sur un chantier gigantesque, la construction d’une plate-forme au-dessus d’un canyon dans l’Idaho (que nous peinions à situer sur une carte des Etats-Unis). Une histoire poignante.
- « Histoire de la peinture » de Daniel Arasse. Un essai passionnant et didactique sur plusieurs siècles de peinture. L’auteur nous donne les outils pour décrypter la peinture, ses techniques, son évolution, ses symboles… On se sent moins bête après l’avoir lu.
- « L’invention du fils de Léoprépès » de Jacques Roubaud. La description de moyens mnémotechniques, évoqués dans « Bouvard et Pécuchet », qui permettaient d’aboutir à des résultats spectaculaires.