Même si "Ce qu'il advint du sauvage blanc" véhicule un certain nombre de clichés, nous avons été dans l'ensemble happés par le premier livre de François Garde. L'incroyable histoire qu'a vécue le franco-aborigène Narcisse Pelletier fait réfléchir sur la difficulté du travail d'acculturation (conjugué à l'oubli). Son expérience démontre qu'il n'y pas une civilisation qui se prête mieux à l'assimilation que l'autre, nonobstant la croyance selon laquelle la culture et le mode de vie en vigueur en Occident correspondraient à l'aboutissement du développement et seraient ainsi plus aisés à adopter. Maniant les mots avec élégance, la plume de François Garde sonne très dix-neuvième ; la tendance du scientifique, Octave de Vallobrun, à faire peu de cas de l'humain dans ses expériences nous a également semblé dater d'un autre siècle.
Il a également été question de :
- "Eldorado" de Laurent Gaudé. Un roman écrit il y a quelques années mais en prise directe avec l'actualité récente et le naufrage de Lampedusa. Histoire croisée d'un Italien, commandant de frégate des gardes côtes, et d'un migrant africain confronté à de multiples épreuves pour gagner l'Europe. L'un doit traquer l'autre... Très intéressant et magnifiquement écrit.
- "Les Hauts de Hurlevent" d'Emily Brontë. Une histoire d'amour contrariée entre Catherine et Heatcliffe, son frère adoptif, mais surtout celle de la vengeance d'Heatcliffe qui parvient à asservir sa famille d'accueil. Quelque chose du drame Shakespearien dans ce roman où les passions se déchaînent dans une atmosphère de huis-clos.
- "Immortelle randonnée" de Jean-Christophe Ruffin. L'académicien n'est pas parti sur les chemins de Saint-Jacques pour faire oeuvre de piété mais l'intérêt qu'il y a trouvé dépasse de beaucoup le simple défilement des kilomètres et la gestion des sparadraps.